280                         HISTOIRE DE LA TAPISSERIE
C'est de cette ville que van der Biest part,- en 1604, avec trois ou quatre compagnons, pour aller foncier l'atelier de Munich. Un autre artisan d'Enghien, Jean Pzegre ou Seghers, meurt à l'hôpital de Maincy, près Melun, en 1660. D'autres enfin quittent leur ville natale de 1638 à 1644, pour s'établir à. Bruxelles.
Louis Spinola, gouverneur d'une des provinces flamandes, achète, en 1642, à Henri van der Cammen, marchand d'Enghien, deux chambres de l'Histoire d'Alexandre le Grand, payées 8 flo­rins l'aune, soit en tout 1,975 florins. Vers 1671, les magistrats de Tournai cherchent à attirer, par l'appât de certains avantages, un des derniers tapissiers d'Enghien, nommé Jean Oedins. Quatorze ans plus tard, il ne restait plus qu'un seul tapissier dans la ville; il se nommait Nicolas van den Leen. A la fin du xvii0 siècle, cette lente agonie avait pris fin; le dernier atelier d'Enghien était fermé.
Les tapissiers parisiens, dans Ie préambule cles statuts imprimés en 1718, parlent des manufactures d'Enghien avec un certain dédain et jugent très sévèrement leurs ouvrages.
Tourcoing. — La ville de Tourcoing parait avoir possédé des . tapissiers au xvii0 ou au xviii- siècle. M. Boudoy a décrit'une belle pièce représentant une Fête champêtre, signée : Lefevre Tour-coing.
Alost. — En 1611, le fait a déjà été signalé, plusieurs tapis­siers d'Àudenarde offrent de transporter leurs métiers à Alost. Leurs propositions sont favorablement accueillies. Ces maitres s'appelaient G iils Roos ou Roose, Tobie'de Ketele et Michel van .Glabeke. On n'en sait pas davantage sur la tentative faite pour rétablir l'industrie de la tapisserie clans cette ville, qui avait possédé cles ateliers dès la fin du xv- siècle. Guicciardini et van Mander signalent cependant un fait digne d'être noté. Un peintre d'Alost, nommé Pierre Coecke, né en 1502, avait entrepris de lointains voyages. Il alla jusqu'à Constantinople, trouva chez Ie sultan un accueil favorable, et exécuta pour lui cles cartons de tapisserie que des hauteliceurs bruxellois, nommés van cler Moyen ou Dermoyen, ses compagnons de route, se chargèrent de traduire en laine et en soie.
Valenciennes. — Au xvii0 siècle, Ie magistrat de"Valenciennes